31 mai 2011
La Chine applique en Afrique sa propre stratégie de développement
Catégorie actualité, interview
Quelques questions à Deborah Brautingam, professeur à American University (New York), auteur de « The Dragon’s gift » The real story of China in Africa, Oxford University Press, 2009
Quelle est la marge de manœuvre d’un pays tel que le Congo, lorsqu’une puissance comme la Chine lui propose un crédit de 9 ou 10 milliards de dollars afin de se doter d’infrastructures?
Il n’y a rien de surprenant à ce que les négociations aient été empreintes de suspicion ; elles ont duré longtemps, les accords ont été diffficiles à conclure… Il y avait déjà eu un précédent, où un riche pays d’Asie avait prêté de l’argent, promis des investissements et des transferts de technologie, en échange de matières premières dont il avait besoin, du charbon entre autres : c’est le « deal » qui avait été conclu autrefois entre le Japon et une Chine qui sortait du sous développement, disposait de matières premières et avait besoin de tout le reste. C’est ce qui s’appelle la « voie asiatique » : alors que les Occidentaux mettent l’accent sur la bonne gouvernance, la démocratie et en font une priorité, les Asiatiques croient que le développement est lié aux infrastructures, lesquelles permettent le développement des échanges, du commerce et donc de la production…
En Afrique, la Chine, qui se souvient d’avoir elle-même été un pays en développement, et qui a encore du chemin à faire dans les zones rurales, entend mettre en œuvre sa propre expérience, pas si ancienne… lire la suite