“Il y a une double inadéquation entre les jeunes et le monde du travail”
Ce mardi, Bernard Delvaux (patron de la Sonaca) et Gregor Chapelle (directeur d’Actiris) sont venus à la rédaction du Soir pour débattre autour de la question : “Les jeunes de 25 ans sont-ils adaptés au marché de l’emploi ?”. Le résumé de leurs échanges.
Pour préparer ce face-à-face, nous avons (entre autres) pris contact avec Denis Pennel, directeur général de la Ciett (confédération mondiale des emplois privés) et auteur du livre Travailler pour soi. Voici sa réflexion…
“Je vois une double inadéquation entre les jeunes et le monde du travail. D’une part, le niveau d’éducation des jeunes n’a jamais été aussi élevé, mais leurs diplômes ne correspondent pas toujours aux attentes des entreprises. De plus, ils n’ont pas forcément de connaissance de la culture de l’entreprise; l’enseignement ne les prépare pas à ça. Autre inadéquation : les entreprises ne sont pas tout à fait adaptées à cette nouvelle génération qui débarque sur le marché de l’emploi. Ces jeunes ont des attentes plus élevées, ils sont impatients, privilégient plutôt leur confort personnel à la sécurité, ils veulent être jugés sur leurs résultats et pas sur leur temps de travail. Paradoxalement ils réclament à la fois de l’autonomie et un feed-back régulier sur leur travail, ils aiment se sentir valorisés. Pour eux, le travail doit s’adapter à leur mode de vie, et plus l’inverse. Enfin, ils n’ont plus de vraie relation d’engagement durable avec leur entreprise.”
Cette évolution par rapport aux générations précédentes, Denis Pennel l’explique par plusieurs facteurs. “La génération Y est la première qui a connu la banalisation du divorce. Ils ont également vu leurs parents travailler des dizaines d’années dans la même entreprise avant d’être licenciés. Ceci explique sans doute le fait qu’ils soient attachés moins durablement à leur employeur. Mais il faut également tenir compte du facteur éducationnel. Leurs parents ont entendu Françoise Dolto répéter qu’il fallait écouter l’enfant et le respecter, ce que la plupart ont fait. Aux Etats-Unis, on appelle d’ailleurs cette génération les “trophy kids”, soit des jeunes qui réclament systématiquement des flatteries ou une récompense. Au travail aujourd’hui, ces jeunes ont donc besoin d’être valorisés”.
Et Denis Pennel va même jusqu’à prévoir une prochaine “révolution du travail, guidée par une vague d’individualisation. Le 21ème siècle sera le siècle de la prise en compte des libertés individuelles au travail”, conclut-il.
D’accord ? Pas d’accord ? N’hésitez pas à nous faire part de vos questions et/ou réactions.
FabienneT le 7 janvier 2014 à 15 h 14 min
Parce que vous croyez vraiment que les générations précédentes n’avaient pas besoin de se sentir valorisées ?
Permalien |garry le 7 janvier 2014 à 18 h 09 min
haha et surtout que des patrons de cette stature n en n ont rien a foutre de ce qui se passe au sein de leur entreprise au niveau du copinage…
de bon travailleur perdent leur place et des copains au chef et autre eux sont intouchable .
hors que un qu ont a mi dehors vaux deux ” copain ”.
Permalien |patrick le 7 janvier 2014 à 18 h 21 min
j ai 58 ans et quant je disais que j avais fait des sacrifices pour mon entreprise ( hs travail du we , de nuit et revenir quant j étais en congé ) , on m a répondu que j avais été payé , et on a supprimé mon poste pour me remettre a une autre place , comment voulez vous avec des exemples comme cela les jeunes soient motivés ???
Permalien |“Il y a une double inadéquation entre les jeunes et le monde du travail” | La nouvelle réalité du travail le 9 janvier 2014 à 9 h 54 min
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