“Tant mieux pour les doux rêveurs”: vos réponses à la “desperate diplômée”
Des milliers de vues, des dizaines de commentaires, près de 3.000 “like” sur Facebook,… C’est peu de le dire: le billet d’humeur de Nikka, une “desperate diplômée” a suscité un certain émoi sur notre blog. Cette diplômée en journalisme, qui aura 25 ans en 2014, s’était notamment étonnée de notre article: “Diplômé mais sans emploi, comment y remédier ? Nos conseils“. “Qu’il est beau de donner des conseils (…) en mettant en cause le comportement de nombreux jeunes courageux à qui aucun employeur ne souhaite donner une chance”, nous avait-elle écrit alors.
Une soixantaine de messages plus tard, qu’en ressort-il ? Énormément de messages de soutien et des témoignages de situations comparables. Mais aussi quelques critiques et conseils…
“Les mécanismes de la roue de la vie semblent rouillés”
Les marques de soutien d’abord: “Malheureusement, je m’y retrouve tellement… Et dans ma filière de “Sciences des religions et de la laïcité”, ça ne simplifie rien du tout !”, témoigne Chamoizette. “Pareil pour moi, diplômé en journalisme à l’ULB, 3 ans de chômage ponctué de diverses formations, j’ai pu finalement décrocher un poste de secrétaire, payé 1.200 euros (…) et à 1h de mon domicile. Je me retrouve assez bien dans ton parcours”, confirme Zero, sur notre blog.
“Cet article est malheureusement criant de vérité. Je suis diplômé ingénieur et cela fait également 15 mois que je suis à la recherche d’un boulot, pas toujours au niveau ingénieur, et je me heurte toujours au problème de l’expérience, des fausses annonces,…“, regrette Michaël B. “Super article! J’attends, si cela n’existe pas encore, un groupe Facebook, où nous pourrons nous joindre en nombre conséquent pour dénoncer tout ce qui est dit ici”, propose même Fábinhu R. Caldeira Nunes. “Parce que trop peu de gens osent en parler de ce grave problème de notre société!”
“Courage mes amis, la roue tourne ! Même si pour l’instant les mécanismes de la “roue de la vie” semblent sacrément rouillés”, relance BHV.
“Dans un an, je quitte la Belgique”
Face aux difficultés, certains pensent même à s’exiler. Delphine Evrard confie sur Facebook: “J’aurais pu écrire mot pour mot la même chose. Quel cauchemar. Moi c’est réglé, je quitte la Belgique, y’a plus rien pour nous ici”. Piet abonde: “N’hésitez pas à tenter la France, il y a beaucoup plus d’emplois qu’en Belgique. Moi non plus, je n’ai rien trouvé en Belgique en sortant de l’université”. “Je me donne encore un an avant de replier les voiles et de quitter la Belgique”, conclut Seb, dans une longue déclaration sur le blog.
D’autres témoignages sont plus étonnants, comme celui de Thomas: “Ancien diplômé en journalisme, je suis passé par des moments creux aussi. Mais il faut rebondir. Donc j’ai fait prof. (…) Et puis, j’ai décidé de ne pas “sombrer”. Prof, ce n’est un beau métier que si c’est une vocation, pas un passe temps. Donc j’ai démissionné. Et puis je repris les recherches (…) Ce fut difficile et déprimant. Mais j’ai fini par trouver! (…) Allez courage, ça viendra! (Pour l’info, j’ai été diplômé en 2008, prof 2 ans, chômeur 2 ans, SDF une semaine, et heureux dans son travail depuis un peu plus d’un an maintenant).”
“Tant mieux pour les doux rêveurs”
Mais certains sont plus critiques. “Et pourquoi ne pas entendre un autre autre son de cloche, une autre version de la vie après cinq années d’études universitaires? J’entends ces difficultés, je sais qu’elles existent mais je pense que ce témoignage est loin d’être représentatif de notre génération”, estime “M” qui livre son récit. “Tant mieux pour les doux rêveurs, mais (…) c’est une hypocrisie de prétendre qu’on s’imaginait trouver un job directement dans une filière sursaturée dès le départ (…) Assumez les choix que vous avez fait il y a cinq ans, et pour lesquels personne n’est responsable”, insiste B.F.
“Je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’il y a une dramatisation absolument exagérée à propos de ce sujet”, selon Geoffrey L, qui livre aussi son expérience personnelle.
Enfin, Yann, qui regrette ” le décalage entre ce qu’imaginent les gens qui sortent de l’unif et la réalité” et qui nous donne sa vision en 6 points. C’est à relire par ici…
Arthur le 10 janvier 2014 à 15 h 22 min
il faut bien avouer qu’une personne ayant fait “Sciences des religions et de la laïcité” ne pouvait que s’attendre à un parcours difficile après les études. Et je suppose que la filière journalisme est bien saturée également, c’est le genre d’informations à prendre en compte dans son choix d’études. Personnellement j’ai visé des études dans le domaine des sciences de l’environnement. Je savais pertinemment cela risqué mais il s’agissait plus d’un choix par passion. Comme Thomas j’ai également fait professeur quelques temps en remplacement et comme lui je conviens qu’il s’agit d’un métier pour lequel il faut une vocation. Durant mon année de chômage (il y a trois ans maintenant) j’ai postulé bien au delà des frontière belges. Vouloir rester dans son cocon est illusoire surtout lorsqu’on sait que les conditions sont difficiles. Et entre temps faites des formations annexes, il y a tellement de possibilités! La situation est beaucoup plus difficile que durant les trente glorieuses, il faut pas se le cacher, mais c’est maintenant ou jamais de faire preuve d’originalité pour dépasser ces défis et ne pas rester dans le schéma qui prévalait à l’époque et ne pouvait de toute façon pas durer. Courage aux chercheurs!
Permalien |Sgrol le 10 janvier 2014 à 16 h 02 min
Il est évident que le choix des études influe énormément. J’avais été a une conférence a l’UCL sur la situation de l’emploi et l’orateur nous avais dit que en gros, les études techniques, scientifiques, médicaux et d’ingenieries avait un brillant avenir … Pour le reste ça allait être la bagarre ! Mais évidemment, il est difficile pour un jeune passionné par les sciences humaines de se forcer a faire des études scientifiques qu’il n’aime pas juste pour avoir du boulot…
Un autre problème rencontré avec les études universitaires est la mise de côté du développement et l’identification des soft skills qui sont pourtant très appréciés des recruteurs. Il faut plus d’apprentissage par projet, plus de stage, bref du concret.
Pour avoir fait des études me permettant de développer ces aspects et se situant dans la liste des études cités plus haut, j’ai été engagé en 2013 en CDI avant même d’être diplômé. Et je me rend bien compte de la chance se ça représente en ces temps difficile.
Bonne chance dans vos recherche !
Permalien |