L’Erasmus est-il devenu un passage obligé ?
Avec plus de six millions de jeunes au chômage, l’Europe mise plus que jamais sur le programme d’échanges. Pour preuve, le budget alloué à Erasmus+ pour la période 2014-2015 s’élève à 14.7 milliards d’euros. Une augmentation de 40% par rapport au niveau de dépense actuelle qui fait dire que le programme de mobilité étudiante se porte très bien.
Rebaptisé Erasmus+, le programme comprend sept branches dont l’Erasmus, la plus connue, qui permet aux étudiants d’aller suivre une partie de leurs études à l’étranger. Les autres programmes vont du stage en entreprise à la pratique d’un sport. Derrière la fusion des sept programmes sous l’appellation Erasmus+, la promesse de simplifier les démarches administratives qui sont un frein au départ des étudiants. Si l’intention est louable, on attend toujours de voir ce que donneraient ces démarches simplifiées sur le terrain. Moins d’attente avant de recevoir sa bourse ? Moins de documents à parapher, faire signer, scanner et renvoyer ?
Au moment où l’on se questionne sur la responsabilité de l’unif dans l’apprentissage des langues étrangères, l’Erasmus est-il devenu incontournable ? En lançant le débat sur l’échec du bilinguisme, le programme de mobilité est apparu très rapidement dans les commentaires de nos billets comme l’unique solution pour certains diplômés : ”J’ai fait l’université et je suis parti en Erasmus. Ce n’est que via ce programme que je peux dire que j’ai réellement appris l’anglais. Je ne serais pas à ma position professionnelle actuelle sans cette langue”.
Participez au débat et racontez-nous votre expérience liée à l’Erasmus. Avez-vous rencontré des difficultés, avez-vous été déçus ou au contraire ravis ? Estimez-vous que votre passage à l’étranger a été bénéfique voire indispensable à votre insertion professionnelle, à l’apprentissage d’une langue ?
LawStudent le 9 septembre 2014 à 12 h 46 min
La question du sondage est un peu triviale puisque la plupart des facultés mettent en place des critères d’éligibilité pour participer au programme Erasmus (grades, réussite en première session etc.). On exclut déjà une grande partie des étudiants du programme sans pour autant rendre leur diplôme insignifiant. Par ailleurs, l’Erasmus représente un coût et tout le monde ne peut pas se l’offrir… Il n’est donc pas du tout indispensable et si j’ai personnellement choisi l’Erasmus parce que j’adore ce principe de mobilité, les stages sont sans doute nettement plus valorisés sur nos diplômes ;
Quant aux langues, certes, on apprend les bases linguistiques du pays d’accueil mais on n’en ressort certainement pas bilingue.
Permalien |Fred le 9 septembre 2014 à 15 h 20 min
Laissez-moi rire quand même, j’ai 37 ans et quand j’étudiais Erasmus n’existait pas. La volonté, elle, elle existait déjà. C’est comme ça que j’ai appris l’anglais, l’allemand, et même le suédois ! Il y a suffisamment de structures en Belgique pour apprendre des langues, mais bon c’est bien plus fashion de dire “chuis en Erasmus, diiiiiiis”, ça fait citoyen du monde, on rejoue l’Auberge espagnole, on se bourre la gueule façon multiculturelle… Enfin bref, le système est sympa, mais faut arrêter de faire croire que c’est devenu la seule voie vers le bilinguisme…
Permalien |Shokwave le 9 septembre 2014 à 19 h 30 min
A force de promouvoir l’Erasmus à tout va, les étudiants qui le feront finiront par avoir de plus en plus de mal à se démarquer sur le marché de l’emploi puisque ce programme risque de devenir au final “banal”. En sachant que l’Erasmus est considéré de plus en plus comme une forme d’amusement avec sorties à gogo et moins de temps consacré aux études… Pour avoir connu plusieurs Erasmus en Belgique mais aussi à l’étranger, c’était bien souvent l’amusement qui primait sur tout le reste.
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