Jean-Jacques Cloquet ancien défenseur du Sporting Charleroi: “L’unif impose un choix trop cruel aux sportifs de haut niveau”

Jean-Jacques Cloquet 54 ans, ingénieur de la Faculté Polytechnique de Mons, est un ancien footballeur professionnel, défenseur du Sporting Charleroi (1978-85). Il est aujourd’hui administrateur délégué de Brussels South Charleroi Airport.
Vous gardez un souvenir particulier de l’unif?
J’ai cumulé mon arrivée dans le foot pro et mes débuts universitaires avec mon équipier Philipe Migeot. A l’époque, comme je n’avais pas encore de permis de conduire, je kotais dans une caravane du camping, près du Vauxhall à Mons. Une vraie aventure. J’allais aux cours, puis entraînements à Charleroi et je vivais ensuite ma vie estudiantine. Comme mon hygiène de sportif de haut niveau m’interdisait les excès, chaque fois que j’enchaînais plus de trois bières, je ne savais plus où j’étais. Ce qui faisait beaucoup rire les copains qui m’ont d’ailleurs aidé à rester à flot dans le suivi des cours et des notes à une époque où la clé USB n’existait pas. Pour m’en sortir dans ces journées denses, j’ai bénéficié d’une vraie solidarité.
L’unif vous a-t-elle aidé dans votre métier?
L’unif ne m’a pas aidé dans le foot, non. Il n’y a aucun lien entre ces deux mondes-là, si ce n’est peut-être l’appui sans faille que j’ai pu recevoir de mon président Jean-Pol Spaute qui avait fait la Fucam. Je garde aussi un souvenir ému de Charly Jacobs, une grande figure du vestiaire du Sporting, et qui me demandait systématiquement des nouvelles de mes études alors qu’il avait lui-même des problèmes pour lire et écrire. Pour ce qui est de ma reconversion, ma formation m’a aidé à entrer à Solvay pour lancer ma carrière. Le foot aussi, car il a cultivé chez moi un esprit d’équipe qui ne m’a jamais quitté.
Que pensez-vous de l’université d’aujourd’hui?
Elle impose un choix trop cruel aux sportifs de haut niveau car elle n’est toujours pas organisée pour un cumul alors que pratiquement partout ailleurs, c’est le cas. En Belgique quand on rate un labo pour aller s’entraîner, c’est le prof qui ne vous rate pas par la suite. C’est complètement idiot.
Fr.L.
Church le 14 septembre 2014 à 21 h 18 min
“En Belgique quand on rate un labo pour aller s’entraîner, c’est le prof qui ne vous rate pas par la suite. C’est complètement idiot.” alors que lorsque vous ratiez un entraînement ou un match pour passer un examen, l’entraîneur et le président étaient compréhensifs ? Bien voyons…
Permalien |womanitarians le 15 septembre 2014 à 5 h 09 min
On ne peut pas tout avoir, le diplôme et la carrière sportive. Sinon cela se crée un nivellement par le bas de la qualité des études. Chaque choix est un sacrifice. A défaut, le diplôme ne vaut plus rien.
Permalien |marie le 15 septembre 2014 à 7 h 48 min
“[L'université belge] n’est toujours pas organisée pour un cumul”: FAUX!
Permalien |Certaines universités (par exemple celle de Liège) proposent un statut particulier pour les étudiants sportifs de haut niveau (dont bénéficie notamment Nafissatou Thiam). Cela donne différents avantages comme l’étalement possible des années d’études, l’aménagement des évaluations, etc.
Arthur le 15 septembre 2014 à 7 h 56 min
Il existe des cursus spécialisés pour les jeunes souhaitant devenir “pro”. A un moment il faut savoir choisir…
Permalien |STENA le 17 septembre 2014 à 16 h 21 min
A l’UCL, des programmes spécifiques permettent aux sportifs de haut niveau d’avoir un cursus adapté (étalement) et ce depuis des années. Et depuis septembre, il existe un projet “PEPS”, pour tous les élèves ayant besoin d’une scolarité spécifique, dont les sportifs, les musiciens. De plus, sur le site, il y’a un centre d’entraînement extraordinaire…. Je pense que le choix de l’université est important dès que l’on sort des “sentiers battus”…
Permalien |