
Les souverains applaudissent les ballets « divertimento » et «Noces » à l’Opéra national
« Pour gagner l’Opéra national, où un nombreux public s’était pressé pour les acclamer, Elizabeth II avait pris place dans la première limousine royale en compagnie du Roi, la deuxième était occupée par la Reine et le prince Philip, et la troisième par les princes de Liège.
Au théâtre, des officiers de l’Ecole militaire au shako emplumé, formaient une haie d’honneur sur le grand escalier. Dans la salle se pressait une foule élégante, où les uniformes chamarrés et les toilettes les plus ravissantes dominaient. La loge royale avait été aménagée au premier balcon. Elle était ornée de fleurs. (…)
La reine Elizabeth portait une robe de satin blanc broché tandis que la reine Fabiola était en ensemble d’ottoman bleu ciel avec manteau de cour assorti. Quant à la princesse Paola, elle était en long fourreau de soie saumon avec un corsage rehaussé d’incrustations. Le Roi portait l’uniforme bleu de gala, le prince Philip était en habit et le prince Albert était en uniforme de gala de la Force navale. (…)
Dans la salle une note écossaise était fournie par les quelques invités de marque portant le kilt.
Un spectacle de ballet
La famille royale britannique s’est toujours intéressée au ballet. Certes celui qui évolue souvent sous ses yeux à Covent Garden, respectueux d’une tradition académique assurément prestigieuse, est très différent du style du Ballet du XXe Siècle. Mais la réputation de notre troupe a franchi les frontières depuis longtemps et celle-ci devait susciter la curiosité de nos illustres hôtes. Elle aura été satisfaite : les deux chorégraphies placées au programme sont en effet très représentatives de l’orientation donnée à notre compagnie nationale, depuis qu’’elle est placée sous la direction de Maurice Béjart.Ce fut d’abord « Divertimento », un ballet de structure assez lâche, au point de se modifier pratiquement à chaque représentation dont la chorégraphie ne peut être attribuée expressément à tel ou tel créateur mais constitue plutôt un travail d’équipe inspiré par Maurice Béjart et Patrick Belda. La musique est partiellement enregistrée et partiellement réduite à des exercices de batterie (Fernand Schirren et Vittorio Biagi) et intervention de piano. (Daniel Lambo). La danse est très largement académique, mais le thème goguenard du ballet s’appuie sur une série de « gags » qui rompent à tout moment l’envolée des virtuoses.A l’entracte, une réception s’est déroulée au grand foyer. Les Souverains et les Princes s’y sont fait présenter les artistes et se son entretenus avec quelques personnalités.Si Divertimento a pu susciter dans le public de discrets mouvements en sens divers – ce qui n’empêcha pas les applaudissements de l’assistance de se joindre à ces des Souverains, les Noces de Stravinsky (…) allaient rallier sans effort l’unanimité des louanges.