
Cédric Van Branteghem, Jean-Michel Saive, Karin Donckers, Laurence Rase, Tia Hellebaut, Philippe Rogge et Bob Maesen (de g. à dr.): sept des douze membres d’une commission des athlètes qui a fait entendre sa voix. Photo Belga.
Au fil des mois et de leurs quatre réunions annuelles depuis les JO de Pékin, les 12 membres de la dernière commission des athlètes (1) se sont notamment penchés, au nom de tous les leurs, sur la règle des whereabouts suite aux affaires Malisse et Wickmayer, sur les critères de sélection pour les Jeux, sur l’accompagnement des jeunes via le programme « mentor buddy », sur l’après-carrière et le statut social des champions, sur le droit à l’image et sur l’indice de satisfaction des participants aux JO de Londres, via une enquête dont le taux de réponse a dépassé les 60%.
Le fait qu’autant de sujets concrets et importants aient été ainsi pris à bras-le-corps par des sportifs de haut niveau encore en exercice ou tout juste retraités, aux compétences réelles mais sans doute encore trop peu reconnues, est peut-être une indication de la vraie révolution qui est en train de s’opérer au COIB et, au-delà, dans les milieux du sport belge. Longtemps relégués dans l’ombre une fois que leur carrière prenait fin, les anciens athlètes d’élite semblent de plus en plus enclins à vouloir assumer leurs responsabilités dans les cellules techniques et les organes décisionnels de leur fédération et au-delà. Un choix de deuxième carrière logique qui permet de ne pas voir se perdre la longue expérience qu’ils ont acquise au fil des ans.
« Ce qui est remarquable, confirme Philippe Rogge, c’est que les athlètes qui faisaient partie de la dernière commission étaient là non pas pour défendre leur sport mais l’intérêt général via une vraie plate-forme de discussion. »
Une constatation qui, couplée à la satisfaction du résultat obtenu, pourrait inciter la plupart d’entre eux à rempiler et pourrait pousser la future commission des athlètes à élargir son champ de recrutement vers des représentants de disciplines non-olympiques ou du sport paralympique (NDLR : actuellement seuls les sportifs ayant participé à l’une des deux dernières éditions des JO d’été ou d’hiver sont éligibles) pour balayer un spectre encore plus large. L’appel aux candidats va, en tout cas, être lancé et la commission version 2013-2017 devrait être établie avant la fin de l’année.
« Je veux m’inspirer du dynamisme de Philippe (Rogge), insiste Jean-Michel Saive. Je ne suis pas là pour tout révolutionner, surtout quand je vois l’enthousiasme et la motivation de ceux qui se sont investis et qui sont prêts à le (re-)faire. »
Cette génération d’ex-champions pourrait-elle, à terme, avoir d’autres envies et tenter d’investir le conseil d’administration du COIB ? Ce ne serait, en tout cas, pas illogique. Actuellement, sur les 16 membres du nouveau CA élus lors de l’assemblée générale du 31 mai, il n’y en que 5 qui ont pratiqué le sport à un haut niveau (Saive, Rogge, d’Ieteren, Coudron et Louwagie), dont un seul a participé aux Jeux olympiques (Saive). Sans nier les compétences des 11 autres, ce déséquilibre est peut-être un peu trop flagrant.
« Dans le monde des organisations sportives, il y a évidemment l’exemple du Bayern Munich, qui fait confiance à ses anciens joueurs – Hoeness, Rummenigge, Beckenbauer – pour diriger le club, dit Saive. Mais pour moi, la meilleure formule, c’est un mélange d’hommes d’affaires, de juristes et de sportifs, qui mettent en commun leur know-how respectif. »
« Jean-Mi » a déjà tout compris. Il a même le sens de la diplomatie !
(1) Karin Donckers (sports équestres), Justin Gevaert (aviron), Tia Hellebaut (athlétisme), Ilse Heylen (judo), Bob Maesen (kayak), Laurence Rase (taekwondo), Philippe Rogge (voile, président), Sigrid Rondelez (planche à voile), Jean-Michel Saive (tennis de table), Cédric Van Branteghem (athlétisme), Tom Vangeneugden (natation) et Frédéric Xhonneux (athlétisme).