
Heureusement pour Nafi Thiam et ses collègues, le 800 m ne sera pas transformé en 1.500 m. Photo Belga.
L’information, qui avait été communiquée dans le plus grand secret par l’IAAF aux athlètes déjà qualifiées pour les JO ou susceptibles de l’être, n’était censée être révélée que cet été. Elle a fuité ce vendredi 1er avril par l’entremise d’une queue de poisson du du site britannique de référence Athletics Weekly, qui a lâché le morceau, expliquant que ce projet entrait dans le cadre des changements importants que veut réaliser Sebastian Coe, le nouveau président de l’IAAF, pour redynamiser et « spectaculariser » le premier sport olympique, qui a encaissé pas mal de coups ces derniers mois. Ce n’est pas la première fois que les épreuves combinées prennent du volume chez les femmes ; jusqu’aux Jeux de Moscou, en 1980, on se souvient qu’elles en étaient réduites à un pentathlon.
La transformation de l’heptathlon en décathlon, on l’a appris, ne se fera que par l’ajout de trois nouvelles disciplines : le 400 m, le saut à la perche et le lancement du disque. Les épreuves déjà existantes ne seront pas modifiées : le 200 m ne se transformera pas en 100 m, on n’ajoutera pas 10 m au 100 m haies et – ce qui devrait ravir toutes les athlètes – le 800 m final restera en l’état et ne se muera pas en 1.500 m comme chez les hommes. Personne ne souhaitait voir les ex-heptathloniennes se noyer…

Roger Lespagnard et sa protégée ont accueilli le changement roposé par l’IAAF avec un large sourire. Photo Belga.
Pour mettre toutes les chances du côté de sa protégée, Lespagnard a toutefois sollicité quelques spécialistes pour l’encadrer lors des séances spécifiques. Au chômage technique depuis que la Russie a été mise au ban du circuit international, en novembre dernier, Yelena Isinbaieva, la double championne olympique et recordwoman du monde de la perche, a accepté de rallier l’Espagne pour consacrer un peu de son temps libre à la Belge et lui expliquer la meilleure façon de franchir une barre. « Je lui dirai qu’au moment de la propulsion, on est comme un saumon qui remonte le courant », a précisé la “tsarine”. Au disque, avec sous la main un vice-champion du monde comme Philip Milanov, la Ligue belge n’a pas dû chercher bien loin pour trouver un instructeur de renom ; on peut être certain qu’aucune arête ne se coincera dans sa technique de rotation. Enfin, pour le 400 m, les frères Borlée ont déjà assuré à Thiam qu’ils l’inclueraient dans leur groupe d’entraînement – les « Belgian Thon-ados » – à leur retour des Etats-Unis pour quelques leçons de gestion du tour de piste. « Il faut partir du principe qu’on doit rester dans sa bulle et tourner comme dans un bocal », lui ont déjà indiqué Kevin, Jonathan et Dylan.
Voilà qui promet!